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Autour du rock : chroniques, histoire des pochettes et des chansons

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

8 décembre 1967 – Their Satanic Majesties Request – The Rolling Stones.

8 décembre 1967 – Their Satanic Majesties Request – The Rolling Stones.

On a souvent reproché aux Stones d’être des suiveurs de Beatles. Ce n’est pas la pochette de Their Satanic Majesties Request (1967), la réponse stonienne et psyché à Sgt. Pepper’s, qui démentira cette impression. On peut même se demander si, tout du moins graphiquement, ce n’est pas l’effet recherché.

 

Un Sgt. Pepper’s de pacotille

Tout d’abord, les Stones font appel Michael Cooper, le photographe de Sgt. Pepper’s.

Michael Cooper Photographe notamment pour des magazines comme Vogue, Michael Cooper évolue dans les milieux artistiques aussi bien musicaux, littéraires ou picturaux. Grâce à son ami et galeriste Robert Fraiser, il rencontre et photographie toute la crème du Swinging London et notamment les Beatles et les Rolling Stones mais aussi Eric Clapton ou Marianne Faithfull. Il côtoie également des écrivains comme William S. Burroughs, Allen Ginsberg ou Jean Genet et des artistes comme Andy Warhol, Francis Bacon, David Hockney ou Peter Blake. C’est avec ce dernier qu’il réalise son œuvre la plus connue, la photographie qui orne la pochette de Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band. Mais il est en fait plus proche des Rolling Stones, et notamment de Keith Richard. Charmeur et drôle, il devient souvent l’ami des personnes avec qui il travaille. Rattrapé par la drogue, il s’est suicidé en 1973.

Michael Cooper Photographe notamment pour des magazines comme Vogue, Michael Cooper évolue dans les milieux artistiques aussi bien musicaux, littéraires ou picturaux. Grâce à son ami et galeriste Robert Fraiser, il rencontre et photographie toute la crème du Swinging London et notamment les Beatles et les Rolling Stones mais aussi Eric Clapton ou Marianne Faithfull. Il côtoie également des écrivains comme William S. Burroughs, Allen Ginsberg ou Jean Genet et des artistes comme Andy Warhol, Francis Bacon, David Hockney ou Peter Blake. C’est avec ce dernier qu’il réalise son œuvre la plus connue, la photographie qui orne la pochette de Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band. Mais il est en fait plus proche des Rolling Stones, et notamment de Keith Richard. Charmeur et drôle, il devient souvent l’ami des personnes avec qui il travaille. Rattrapé par la drogue, il s’est suicidé en 1973.

La séance photo a lieu entre les 13 et 14 septembre 1967, à Mount Vernom, New York, dans les studios Pictorial Productions. Alors que Cooper a déjà réuni beaucoup de matériel, les membres du groupe sont mis à contribution pour réaliser le décor et les costumes. Alors que l’un colle un papier crépon sur un rond de carton pour faire Saturne, l’autre trace et découpe des anneaux. Les musiciens puisent dans la garde-robe du studio des vêtements bariolés et d’improbables chapeaux. Mick se rappelle d’avoir eu l’impression d’être à l’école et de participer à des travaux manuels. Quant à Keith Richards, ce shooting est même ce dont il se souvient le mieux de cet album : « Nous avons été à New York avec Michael Cooper et avons rencontré ce gars japonais qui avait un appareil photo qui pouvait produire un effet 3-D. Nous avons construit le décor sous acide, avons traversé New York pour amasser fleurs et autres accessoires. Nous étions juste cinglés, et après que les Beatles eurent fait Sgt. Pepper’s, c’était un peu comme “soyons même encore plus ridicule” ».

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

Sur les éditions postérieures, l’ensemble constitue une scène digne d’un spectacle à bas coût de fin de colonie de vacances. Mais sur la pochette d’origine, la scène est transcendée par l’effet lenticulaire. Pour l’époque, c’est une prouesse qui coûtera à Decca la somme de 25 000 dollars, soit un prix supérieur à la pochette de Sgt. Pepper’s, déjà indécent. Mais l’effet et saisissant. Les quatre musiciens donnent l’impression de sortir du décor et de tourner la tête, hormis Jagger qui comme la Joconde ne nous lâche pas des yeux.

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

Le clin d’œil aux Beatles

Sur la pochette de Peter Blake, Michael Cooper avait emprunté un Sweat-Shirt à son fils qui proclamait “Welcome to The Rolling Stones”. En l’enfilant à une poupée de chiffon, il tentait de mettre fin à l’antagonisme médiatique créé de toutes pièces qui consistait à l’époque à distinguer les gentils Beatles des méchants Rolling Stones.

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

Sur Their Satanic Majesties Request, il renouvelle le clin d’œil de manière plus discrète en cachant les portraits des 4 Beatles dans les fleurs qui entourent les musiciens.

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

Cet hommage est sans doute trop discret pour qu’on s’en souvienne même au sein de la maison de disques ; c’est ainsi que sur les rééditions sans effet lenticulaire, Paul et de Ringo disparaissent de l’image après un recadrage serré malheureux.

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?

L’eau, l’air, la terre et le feu

Une fois la photo réalisée, Michael Cooper fait appel à l’illustrateur Tony Meeuwissen pour réaliser la pochette. Il souhaite l’encadrer par un décor peint. Tony cogite tout un WE et crée une illustration où se côtoient les quatre éléments dans une sorte d’effet « papier marbré » psychédélique. Allez savoir pourquoi, Michael utilise finalement un cadre représentant des nuages blancs sur un fond bleu. Néanmoins, l’illustration de Tony, bien que jamais rémunéré, apparaît au dos de la pochette.

Si l’on associe l’image centrale du recto et le cadre du verso, on obtient la pochette telle qu’elle aurait dû ou pu être.
Si l’on associe l’image centrale du recto et le cadre du verso, on obtient la pochette telle qu’elle aurait dû ou pu être.
Si l’on associe l’image centrale du recto et le cadre du verso, on obtient la pochette telle qu’elle aurait dû ou pu être.

Si l’on associe l’image centrale du recto et le cadre du verso, on obtient la pochette telle qu’elle aurait dû ou pu être.

Collage et labyrinthe

La mode étant aux pochettes ouvrantes même lorsqu’elles ne renferment qu’un simple LP, on trouve à l’intérieur de l’album un collage très psychédélique qui fourmille de références à la peinture occidentale, à la religion hindoue, à l’Espace et au cosmos, à la nature et au progrès… Un labyrinthe permet d’atteindre ou peut-être de fuir ce monde hétéroclite, tout à la fois réel et virtuel, passé et présent, d’ailleurs et d’ici. Mais la quête sera vaine car aucune route ne mène en son centre à son prometteur « It’s here ».

 

Qui se cache sur Their Satanic Majesties Request ?
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C
Le labyrinthe est celui de la cathédrale de Reims, il est aussi le logo des monuments historiques de France !! Comment s’est il retrouvé la ????
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C
Merci pour votre réponse, assez étonnant de retrouver spécifiquement celui ci tout de même :)
B
Merci pour votre commentaire. Très fréquent sur les dallages des églises au Moyen Age, ce labyrinthe est en parfaite adéquation avec certaines figures du collage qui l'entoure. Je pense qu'il a été choisi pour son côté très graphique mais je n'en sais pas plus…